Garmin Instinct 3 Solar vs Amazfit T-Rex 3 Pro: laquelle encaisse vraiment la montagne et la poussière ?

Deux montres taillées pour le caillou. Deux boîtiers prêts à manger du dénivelé, du sable et des épingles dans la forêt. L’objectif est simple. Trouver celle qui ne bronche pas quand le vent forcit, que la boue colle et que la trace se perd.

Garmin Instinct 3 Solar d’un côté. ADN rando-trail, affichage MIP ultra lisible et panneaux solaires. Amazfit T-Rex 3 Pro de l’autre. Look commando, écran lumineux et Zepp OS sous le capot. On les met face à la montagne. On garde ce qui compte. Robustesse, autonomie, GPS et navigation. Le reste peut attendre.

Robustesse et autonomie: qui reste au poignet quand tout cogne ?

Sur le terrain, l’armure compte. Les deux modèles annoncent une certification de type militaire et une étanchéité généreuse. Les boîtiers encaissent les chocs, la poussière et la transpiration saline. Les boutons cliquent net avec des gants fins. Pas de couronne qui grippe. On peut manipuler en montée, souffle court, sans tâtonner.

Garmin joue sa carte habituelle. Boîtier polymère costaud, lunette sculptée, vitre renforcée avec couche solaire. L’écran reste lisible au soleil de midi. La nuit, un rétroéclairage propre suffit. Surtout, la recharge solaire allonge la sauce. Pas de miracle à l’ombre. Mais dès que ça tape un peu, la montre s’use moins vite. En sortie longue sur deux jours, c’est précieux. Tu pars avec plus de marge mentale. Tu coupes le stress batterie, tu restes focus sur le terrain.

Amazfit pousse le style baroudeur. Vis plus apparentes, volumes marqués, look tool-watch assumé. L’écran est plus flashy. Couleurs vives. Les stats claquent. La lecture est top dans la forêt dense. De nuit pareil, le confort est royal. En contrepartie, une dalle lumineuse demande plus de jus. L’autonomie tient bien en usage mixte, surtout en coupant l’always-on et quelques profils superflus. Mais sur un ultra où tu laisses le GPS actif longtemps, la Garmin garde une avance par sa sobriété et son solaire qui tamponne la consommation.

Question confort, la Garmin est souvent un peu plus légère au poignet. Elle se cale mieux sous la veste pluie ou sur un poignet fin. La T-Rex 3 Pro a plus de présence. Pas gênant pour le trail court. Sur des heures de port, tu sentiras son volume dans les passages serrés. Le bracelet des deux montres demeure souple et lavable. RAS pour les frottements. Les capteurs au dos ne blessent pas, même avec la poussière qui s’invite.

GPS, altitude, navigation: qui garde la trace quand ça tabasse ?

Le vrai test commence en sous-bois et dans les couloirs rocheux. Les deux montres accrochent vite. Multi-GNSS actif, la trace reste propre au milieu des épingles. En crête ventée, pas de décrochage notable. En ville, entre murs, la T-Rex 3 Pro peut lisser un peu plus fort ses virages. Sur single technique en forêt humide, l’Instinct 3 Solar tient la corde avec une ligne plus stable. Les écarts restent faibles. Pour ton chrono perso, aucun souci. Pour un record Strava au mètre près, ça discute.

L’altimètre baro fait le job des deux côtés. Auto-calibration efficace au départ si tu prends le temps. En segment raide, le D+ cumulé colle à la réalité. Les alertes météo sur pression qui chute sont fiables, utiles quand l’orage s’invite au col. Le compas répond vite, pratique quand la trace disparaît sous la neige ou la poussière.

Côté navigation, même philosophie. Import GPX simple. Suivi fil d’Ariane. Avertissements de sortie de trace clairs. Garmin ajoute un TracBack très robuste et des options d’itinéraires via son écosystème maison. Tu crées, tu synchronises, tu pars. Amazfit s’en sort bien pour suivre un parcours, avec des rappels visuels propres. Les vibrations des deux modèles sont puissantes. Tu sens l’alerte même avec la veste et un sac chargé.

La lisibilité en plein soleil reste l’atout Garmin. Affichage MIP qui profite de la lumière. Zéro reflet gênant. La T-Rex 3 Pro compense avec la puissance de l’écran. C’est brillant, net, vivant. Sous un soleil brutal, ça reste lisible. Mais tu devras parfois pousser la luminosité. Ça tape dans la batterie. À 3000 mètres, par vent froid, mieux vaut la sobriété.

Données sport, capteurs, écosystèmes: quel outil pour le trail engagé ?

Pour s’entraîner, la Garmin aligne des stats solides. Charge d’entraînement, VO2max, récupération basique, suivi du sommeil et du stress. Les alertes d’allure et de FC sont réactives. Les vibrations sont franches. Le combo cardio poignet et baro donne une allure verticale cohérente. En montée sèche, la fréquence cardiaque suit bien tant que la peau n’est pas gelée. Pour du travail au seuil précis, une ceinture couplée reste la meilleure option. Garmin accepte un large panel de capteurs. ANT+ et Bluetooth. Tu branches vite et tu oublies.

Chez Amazfit, Zepp OS progresse. Profils de sport nombreux, métriques de charge et de récupération qui s’affinent, suivi du sommeil très lisible. Le cardio poignet est correct en endurance, un peu en retard sur des variations très rapides. L’écosystème d’apps est plus léger que chez Garmin mais suffisant pour des besoins trail simples. L’export vers Strava et consorts marche. La navigation dans l’appli est rapide. Tu retrouves tes stats, tu visualises tes graphiques, tu ajustes tes objectifs. Simple et efficace.

Niveau smart, notifications et contrôle musique fonctionnent des deux côtés. Garmin garde une intégration plus mature avec son univers. Plans d’entraînement, segments, widgets utiles. Amazfit répond par une interface claire au poignet. L’AMOLED rend chaque écran agréable. Tu jettes un coup d’œil en course, tu captes l’info au vol. En très longue sortie, l’Instinct 3 Solar prend l’avantage avec sa frugalité. Tu peux couper tout le superflu et garder l’essentiel pendant des heures. C’est la montre qui te laisse finir.

Si tu cherches un outil qui disparaît au poignet, qui lit la montagne sans réclamer sa prise tous les soirs, l’Instinct 3 Solar coche les cases. Tu veux un écran qui claque, des stats lisibles et un budget maîtrisé, la T-Rex 3 Pro tient la corde. Les deux montres aiment la poussière et les pierriers. La vraie question est la tienne. Autonomie brute et navigation rustique, ou confort visuel et rapport équipement/prix.

Voir le prix de la Garmin Instinct 3 Solar et voir le prix de l’Amazfit T-Rex 3 Pro. Choisis selon ton terrain, pas selon la fiche technique.

Verdict terrain

Pour encaisser vraiment la montagne et la poussière, la Garmin Instinct 3 Solar garde l’avantage global. Elle sacrifie la flamboyance pour la lisibilité et l’autonomie. Elle reste au poignet quand la météo tourne et que l’itinéraire s’étire. La T-Rex 3 Pro est la bonne surprise value. Elle fait beaucoup pour moins, avec un confort d’affichage agréable. Sur un 30-50 km, c’est nickel. Sur un ultra engagé avec bivouac, la sobriété Garmin paie.

Dernier mot. Garde tes réglages simples. Active les profils utiles. Calibre l’altimètre au départ. Import une trace propre. Et va jouer dehors. Les montres suivront. La montagne décidera.

Conclusion

Deux boîtiers solides, deux visions. Garmin Instinct 3 Solar, la mule fiable qui boit la lumière pour durer plus. Amazfit T-Rex 3 Pro, l’afficheur nerveux qui en donne beaucoup pour le prix. Si ton terrain est sec, long, isolé, choisis la Garmin. Si tu veux du confort visuel et des sorties variées sans casser la tirelire, la T-Rex 3 Pro coche large. Dans les deux cas, on parle de montres qui aiment les cailloux, la poussière, la pluie et le froid. Prends celle qui te libère la tête. Le reste, c’est du vernis.