Amazfit Balance: bonne pour le trail ou simple montre lifestyle musclée ?
Boîte alu propre, écran AMOLED bien, bracelet confortable. La Amazfit Balance a de la jauge sans surjouer. Légère au poignet. Elle promet du multi-bande GNSS, du suivi santé avancé et une autonomie solide. Mais sur sentier, ça vaut quoi ?
Je l’ai emmenée sur des sorties mixtes. Ville, sous-bois, crêtes exposées, dénivelé qui pique. Objectif simple. Voir si la trace reste propre, si l’altitude ne s’emballe pas et si l’autonomie tient les longues heures. Verdict ci-dessous, sans vernis.
Conception et confort: pensée pour bouger, pas pour vitriner
La Amazfit Balance tient bien. Boîtier en alliage, pas trop épais, boutons larges et clic net. L’écran AMOLED est lumineux même en plein midi. Le mode Always-On reste lisible sans cramer la batterie si on règle la luminosité à la main. Le verre encaisse les frottements du sac et des branches. Rien à signaler côté buée ou lag d’affichage sous la pluie.
Au poignet, ça reste stable. Pas de pompage sur les appuis en descente si on serre correctement. Le cardio optique s’en sort bien tant que l’on garde la peau sèche au départ. La ceinture reste plus sûre pour les séances lactate ou les séances seuil. Bonne nouvelle, l’app Zepp accroche la ceinture BT/ANT+ compatible Bluetooth sans friction. Pairing rapide. Sync stable.
Menus clairs. Zepp OS est fluide, pas de micro freeze pendant l’enregistrement. Les widgets utiles sont là. Météo, altitude baro, boussole. On customise vite les écrans de données sport. Trois à quatre champs par écran, c’est propre en courant. Je garde allure, D+, fréquence cardiaque, distance. On bascule d’un geste, tactile ou bouton, selon l’état des mains. Sous pluie froide, les boutons restent rois.
Le GNSS multi-bande fait le job. En forêt serrée, la trace ne zigzague pas sur 10 mètres comme certaines montres d’entrée de gamme. Les virages en épingle sortent nets sur Strava. En canyon urbain, l’allure instantanée bouge un peu mais reste exploitable pour caler un tempo. Sur crête balayée de vent, aucun décrochage. Le lock satellite au départ est rapide, même à froid.
L’altimètre baro suit bien les variations de pente. Sur une montée régulière, le D+ cumulé reste cohérent avec une référence carto. Je conseille une calibration manuelle au départ du parking quand c’est possible. Simple, efficace. Pas de dérive notable sur 2 à 3 heures. En météo instable, on voit une légère respiration des courbes, rien de gênant sur un usage trail classique.
Navigation simple et utile. On importe un GPX dans Zepp, on synchronise, on suit un fil d’Ariane clair. Alerte de sortie de trace réactive, vibration nette dans le vent. Pas de carto topo détaillée sur la montre. Pas de fond ign. On reste sur du breadcrumb propre. Pour se recaler dans un réseau de singles, ça suffit. Pour du hors-sentier engagé, une carto papier ou une app téléphone reste le backup.
Côté sport, les profils trail, course, rando couvrent les besoins. Auto-lap, auto-pause, alertes d’allure ou de FC. Les métriques de base sont là. Cadence, longueur de foulée, VO2 max estimée. Le suivi d’entraînement donne une charge et un temps de récupération cohérents sur une semaine active. On n’atteint pas la profondeur des outils pros chez Garmin ou Coros, mais pour structurer une prépa trail court à maratrail, c’est suffisant.
Amazfit Cheetah Pro: plus orientée perf running, antenne multi-bande très pointue, boîtier plus technique.
Coros Pace 3: ultra légère, précision GPS solide, outils d’entraînement plus poussés, autonomie un cran au-dessus.
Garmin Forerunner 265: écosystème massif, carto basique absente mais coaching et métriques très détaillés.
Autonomie. En usage mixte avec notifications, 3 à 4 séances et multi-bande activé sur les sorties clés, la Balance tient facilement la semaine. En mode éco, on dépasse les dix jours sans stresser. Sur un 50 km avec 7 à 8 heures de GPS, pas de sueur froide. En multi-bande actif tout du long, il reste de la marge en fin de course. Ceux qui visent l’ultra devront gérer le profil GPS ou se contenter du mono-bande pour gratter des heures.
Santé, récupération, fonctions connectées: du concret au quotidien
La partie santé ne se contente pas d’un cardio et d’un SpO2 ponctuel. La Balance propose un score de « readiness » basé sur le sommeil, la variabilité de fréquence cardiaque et la charge récente. Le matin, on sait si on pousse ou si on lève le pied. Les recommandations restent basiques mais utiles. Le suivi du sommeil est précis sur les phases longues. Les micro-réveils sont parfois avalés, classique sur optique poignet.
Particularité intéressante, l’analyse de composition corporelle au poignet. On pose les doigts, on garde la montre en place, et la montre estime eau, masse graisseuse et autres composantes. Ce n’est pas une DEXA, c’est une tendance. Mais sur plusieurs semaines, on lit la direction. Pour qui recadre l’alimentation en bloc volume, c’est un bon indicateur.
Niveau smart, on retrouve appels Bluetooth, assistant vocal simplifié, notifications filtrables. La musique se contrôle facilement depuis la montre. Pour les paiements, Zepp Pay est présent selon les pays et banques compatibles. À vérifier avant d’en faire une habitude au bistrot du col. Le reste tient la route. Alarmes, minuteur, météo fiable. L’écosystème Zepp s’est stabilisé. Les syncs avec Strava et adidas Running se font sans bricolage. Les mises à jour arrivent par vagues et corrigent vite les petits bugs.
💪 Points forts:Trace GPS propre en multi-bande sur sentiers forestiers. Altimètre baro fiable après calibration. Autonomie rassurante sur une semaine active. Écran AMOLED très lisible en plein soleil. Interface simple, réglages clairs. Fonction navigation GPX utile avec alertes de sortie de trace. Score de readiness pertinent pour caler la récup.
⚠️ À noter:Pas de cartographie détaillée embarquée. Outils d’entraînement moins profonds que les références pro. Dispo et compatibilité des paiements variables selon pays et banques. Écran tactile moins à l’aise sous pluie battante, préférer les boutons. Autonomie en multi-bande en continu à surveiller sur ultra long.
Sur le terrain: ce qui fait la différence
Le vrai test, c’est la stabilité d’allure et la tenue de la trace dans le dur. En côte raide sous couvert, l’allure ne part pas dans les tours. Les virages serrés restent ancrés sur le bon côté du single. Les segments Strava semblent propres, les écarts de distance restent dans une marge logique face à une référence de ceinture + podomètre calibré. Le ressenti poignet est bon. Pas d’irritation, pas de frottement parasite avec les manches longues.
La Balance se fait oublier jusqu’au sommet. Au ravito, l’interface ne traîne pas. Pause, relance, tout répond. La vibration d’alerte est franche sans exploser le poignet. En descente, les champs de données restent lisibles. Les chiffres ne se noyent pas dans des couleurs criardes. Zepp OS a gagné en maturité. On passe vite de la page navigation au champ D+ pour jauger ce qu’il reste. C’est ce qu’on demande.
Au retour, l’analyse dans Zepp est claire. Courbe FC propre, zones bien découpées, répartition temps en montée/descente, récupération estimée qui colle avec les jambes. On exporte vers Strava en un tap. Pas de temps perdu à corriger une trace délirante. C’est un gain de temps et d’humeur. Pour un gabarit qui vise le trail loisir à engagé, c’est exactement la promesse.
Pour qui ?
Pour le traileur qui veut une montre polyvalente, facile, avec une bonne précision GNSS sans se ruiner. Pour celui qui ne cherche pas la carto topographique mais veut un guidage fiable sur trace. Pour celle qui veut un suivi santé complet et des fonctions connectées utiles sans tomber dans l’usine à gaz. Moins taillée pour l’ultra très long avec multi-bande actif non-stop. Moins pointue en métriques d’entraînement que les références axées performance pure. Mais le rapport prestations/prix tape juste.
Si vous cherchez une montre unique pour la semaine et le sentier du week-end, l’Amazfit Balance coche les cases essentielles. Pas de blabla. Du fiable, du lisible, du simple à régler. Et une autonomie qui ne transforme pas chaque charge en rituel quotidien.
Conclusion
La Balance porte bien son nom. Entre santé, sport et fonctions connectées, elle équilibre. Sur trail, la precision GNSS multi-bande et l’altimètre baro rassurent. La navigation par trace est efficace. Le tout avec un écran lisible et une autonomie qui tient la longueur d’une vraie semaine active. Elle ne remplace pas une montre carto avancée pour l’alpi ou l’ultra de 30 heures. Elle n’offre pas l’écosystème coaching le plus riche. Mais pour 90% des sorties trail, elle fait le job, proprement.
Si vous voulez une montre simple, fiable, efficace et sans prise de tête, c’est un oui. Et si vos objectifs gonflent, rien n’empêche d’optimiser plus tard. En attendant, sortez. Montez. Allez chercher ce D+. La Balance suivra.
