La petite bombe de fin d’année secoue la communauté trail: selon u-Trail, Apple détrône Garmin. Une formule choc, qui reflète une réalité plus nuancée sur le terrain. Car si l’Apple Watch Ultra a fait un bond spectaculaire sur la précision GNSS multibande et l’ergonomie, la montre de trail signée Garmin garde de sacrés atouts quand il s’agit d’autonomie GPS, de suivi d’itinéraire avancé et d’écosystème orienté performance. Entre écran AMOLED, mode Multi-GNSS, carte topo et autonomie GPS en ultra trail, faisons le tri pour vous aider à choisir en connaissance de cause.
Apple détrône Garmin : réalité de terrain ou effet de halo ?
L’Apple Watch Ultra aurait pris l’ascendant. En ville et au quotidien, difficile de contredire cette impression. Apple Pay, notifications smartphone impeccables, musique intégrée avec Spotify offline, apps fluides, mises à jour OTA rapides: l’expérience est ultra-polie. Sur le poignet, le boîtier titane, l’écran AMOLED lumineux, le tactile verrouillable et la couronne digitale rendent l’usage intuitif. Côté sport, Apple a progressé à grande vitesse: GNSS multibande dual-band (GPS L1 + GPS L5), Backtrack/TracBack, suivi d’itinéraire basique, métriques de course enrichies (cadence, allure au km, puissance en course via running power au poignet ou Stryd), HRV et score de récupération rudimentaire. Face à cela, les références Garmin (Fenix/Epix/Enduro/Forerunner haut de gamme) restent la valeur sûre des traileurs. Pourquoi? Autonomie GPS hors pair (mode UltraTrac, mode économie d’énergie, battery manager, estimation d’autonomie), navigation turn-by-turn avec import GPX, carte topo et cartographie offline complètes, ClimbPro, profil d’altitude, pente instantanée, zoom cartographique au poignet, points d’intérêt, segments et heatmaps selon les écosystèmes. Sans oublier la compatibilité capteur cardio externe en ANT+ et Bluetooth, la ceinture cardio, le footpod/Stryd, et des métriques avancées (VO2max, seuil lactique, training load, training effect, récupération recommandée, stamina, performance condition, running dynamics: temps de contact au sol, oscillation verticale).
Écran, capteurs et confort: ce que vous ressentez au poignet
À l’usage, vous sentez d’abord l’écran. L’AMOLED façon Apple Watch Ultra (et Garmin Epix) offre un confort de lecture incomparable pour la carto, les graphiques de dénivelé positif/négatif ou les données multiples (distance, allure instantanée, allure moyenne, cadence, GAP). En plein soleil de haute montagne, les écrans transflectifs de type Fenix restent souverains: lisibilité constante et sobriété énergétique. Sur le châssis, boîtier titane et lunette saphir assurent une meilleure résistance aux rayures sur les deux plateformes. Les bracelets silicone ou bracelet QuickFit, les protections d’écran, le support vélo et la station de charge sont des détails qui font la différence au quotidien. Côté capteurs, les deux mondes alignent altimètre, baromètre, boussole, accéléromètre, gyroscope, capteur cardio optique et oxymètre SpO2; Apple privilégie l’intégration logicielle (température corporelle au poignet, sommeil profond et sommeil paradoxal, respiration par minute, stress/HRV), Garmin pousse l’endurance (mode expédition, gestion de profils, champs de données ultra-custodisables, body battery). Pour l’étanchéité, Apple et Garmin affichent 10ATM sur certains modèles, quand d’autres restent à 5ATM: un point à vérifier si vous mêlez trail, skyrunning et natation en eau libre.
- Écran: AMOLED ultra lisible vs transflectif endurant
- GNSS: dual-band L1/L5 et Multi-GNSS sur les deux
- Navigation: cartographie offline et ClimbPro avantagent Garmin
- Autonomie: l’ultra trail reste le terrain de Garmin
- Capteurs: cardio poignet OK, ceinture cardio recommandée en fractionné
La navigation reste l’élément clivant. Sur des courses nature techniques en montagne, pouvoir charger une trace GPX, bénéficier du suivi d’itinéraire précis, de la navigation turn-by-turn, du retour au point de départ et d’un Backtrack fiable change tout. Garmin va loin: carte topo lisible, points d’intérêt, zoom cartographique, profil d’altitude, segments Strava, TracBack, et surtout ClimbPro qui anticipe les bosses et les relances. Apple propose un Backtrack efficace, un suivi de chemin simplifié et évolue via mises à jour OTA, mais la cartographie offline native au poignet reste plus limitée selon les régions et les versions logicielles. Pour le coaching, Garmin Connect, TrainingPeaks, Strava, fichiers FIT et export GPX s’intègrent sans friction; Apple Health et les apps tierces rattrapent leur retard, mais la granularité des métriques d’entraînement (charge d’entraînement, zones cardio, fréquence cardiaque max, seuil lactique) reste traditionnellement le pré-carré des montres GPS de sport.
À noter :
Si vous préparez un ultra trail, prévoyez une powerbank et un clip de charge ou station de charge pour sécuriser la fin de course. Vérifiez l’étanchéité (5ATM ou 10ATM) selon vos activités. Pour des allures stables en montée (GAP) et des séances au seuil, associez une ceinture cardio en Bluetooth ou ANT+ et, idéalement, un footpod/Stryd pour fiabiliser l’allure instantanée en sous-bois.
Autonomie et précision GPS: ce que disent les sentiers techniques
La précision GNSS est largement montée en gamme chez Apple et Garmin grâce au GNSS multibande. En dual-band (GPS L1 + GPS L5) et Multi-GNSS (GPS, GLONASS, Galileo, BeiDou, QZSS), les montres accrochent mieux en gorges et falaises. Les marques ajoutent du satellite preload, de la correction SBAS et du track smoothing pour filtrer le zigzag. Sur crêtes, la différence se joue au firmware et à la tenue de ligne lors des changements de rythme. Apple a clairement rattrapé le peloton; Garmin conserve une constance remarquable, notamment sur les profils de montées et la vitesse verticale (VAM). Reste l’autonomie GPS, juge de paix du trail running et de l’ultra trail. Les modes UltraTrac et économie d’énergie, l’extinction intelligente de l’écran, la désactivation du Wi‑Fi au profit du Bluetooth/ANT+, les profils battery manager et le mode expédition donnent l’avantage à Garmin quand vous dépassez les 15-20 heures de course. L’AMOLED consomme; c’est là que les modèles transflectifs et/ou Solar reprennent l’air, d’où le débat “AMOLED ou Solar?” qui ressurgit avec chaque génération Fenix/Epix. Quand la Fenix 8 pointera le bout de son nez, la question ne sera pas anodine: privilégier la lisibilité et la carto couleur, ou la sérénité d’une autonomie GPS qui avale un 100 miles sans clignoter? Apple progresse côté estimation d’autonomie et charge rapide, mais sur un ultra technique, la gestion d’énergie de Garmin reste redoutable.
Entraînement et récupération: des métriques qui comptent
Pour s’entraîner sérieusement, la profondeur des métriques fait gagner du temps. VO2max, zones cardio, charge d’entraînement (training load), training effect, récupération recommandée, score de récupération au réveil, HRV nocturne, FC repos: ces leviers existent chez les deux, mais l’exploitation concrète côté plans, ciblage de séances et synchronisation TrainingPeaks demeure plus mature chez Garmin. L’écosystème Apple est excellent pour la vie connectée, la musique, Apple Pay et les apps; pour la performance trail, Garmin Connect garde un coup d’avance. Cela n’empêche pas l’Apple Watch Ultra de convenir parfaitement à de nombreux trails courts à maratrail, à de la randonnée/fast hiking, et à tout ce qui tient en une grosse sortie de montagne, avec un capteur cardio optique amélioré et la possibilité d’ajouter un capteur cardio externe si nécessaire.
La bataille de la carto et des profils: un choix d’usage
Entre suivi d’itinéraire, carte topo et cartographie offline, Garmin propose aujourd’hui le panel le plus complet: import GPX direct, création d’itinéraires, navigation turn-by-turn, points d’intérêt, alertes de dérive, profil d’altitude dynamique, ClimbPro, retour au point de départ et TracBack. Apple a un Backtrack solide, un guidage de base, et des évolutions rapides via mises à jour OTA. Pour beaucoup d’entre vous, cela suffit. Mais si vous courez de nuit, par mauvais temps, en course nature technique ou en skyrunning, la densité carto d’une Fenix/Epix sécurise l’engagement. Sur le plan hardware, rappelez-vous les fondamentaux: un bracelet silicone confortable, une lunette saphir si vous malmenez votre matériel, une protection d’écran pour les pierriers, un support vélo pour les blocs d’entraînement croisés, et une compatibilité élargie avec les capteurs (capteur de cadence, capteur de foulée, Stryd). Côté logiciel, surveillez les mises à jour OTA qui apportent parfois des gains sensibles en GNSS, en track smoothing et en fonctions d’entraînement.
Fenix 8 AMOLED ou Solar: le débat qui compte encore
Le clin d’œil à l’article “GPS Garmin Fenix 8: faut-il choisir la version AMOLED ou la Solar pour faire du trail?” tombe à pic. L’équation n’a pas changé: si vous priorisez la carto couleur et la lisibilité maximale, l’AMOLED séduit. Si votre terrain de jeu, c’est l’ultra en montagne, la Solar et l’écran transflectif prolongent l’autonomie GPS de façon très concrète, surtout avec le battery manager bien paramétré. Au fond, le “détrône” d’Apple tient surtout au quotidien smart; sur les sentiers, la hiérarchie se décide par votre profil d’usage, votre distance fétiche et votre tolérance à la gestion d’énergie.
- Apple si vous voulez une montre unique pour tout: vie connectée + trail
- Garmin si l’ultra et la carto avancée sont votre priorité
- AMOLED pour la lisibilité et la carto; transflectif/Solar pour l’endurance
Au final, Apple n’a jamais été aussi crédible pour le trail running, avec un GNSS dual-band précis, des fonctions Backtrack efficaces et une intégration logicielle exemplaire. Garmin reste une machine à performer, pensée pour la montagne, la randonnée engagée et l’ultra trail, avec une autonomie GPS rassurante, une navigation turn-by-turn riche et un écosystème d’entraînement éprouvé. “Apple détrône Garmin”? Cela dépend de vos sentiers, de vos distances, de vos priorités… et de votre patience pour jouer avec le battery manager avant le grand départ.
