Suunto Race S: la carto AMOLED qui tient enfin sur les petits poignets ?
Suunto taille sa Race au format compact. Même ADN, moins d’encombrement. L’écran reste AMOLED, la carto est toujours là. Le boîtier tient mieux sur des poignets fins. Le poids disparaît au bout de quelques minutes. Pour les sorties trail vallonnées, ça change la donne. Objectif clair: garder la précision GNSS et la navigation lisible, sans transformer le poignet en enclume. La Suunto Race S vise les coureurs qui veulent la panoplie “Race” mais une montre qui se fait oublier en montée. Moins de batterie que la grande sœur, oui. Mais plus de confort et une vraie polyvalence au quotidien. J’ai enchaîné footing, seuil, rando-raide et une longue en D+. Voici ce qui tient la route, et ce qui coince.
Design compact, écran qui claque, prise en main immédiate
Le format rétrécit, la lisibilité reste. L’AMOLED fait le job. Les chemins forestiers et les lignes de crête ressortent nettes. Même en plein midi, l’affichage reste lisible si on pousse la luminosité. Le verre ne prend pas peur au premier frottement contre un rocher. La lunette inspire confiance. Le bracelet tient bien l’humidité et sèche vite. Sur poignet fin, la montre ne roule pas pendant les descentes. Ça change les appuis. La couronne rotative facilite le zoom sur la carte avec les gants. Les deux boutons tombent bien sous le doigt. Pas de latence gênante dans les menus. Les profils sports sont nombreux. On règle l’écran Always-On ou on privilégie l’autonomie. Les watchfaces restent sobres. On sent la patte Suunto: simple, efficace, pas de bling inutile. Au poignet toute la journée, le format S passe mieux sous une manche. Les vibrations sont fermes. Les alertes d’allure se sentent sans casser le rythme. La montre ne couine pas au serrage. Rien ne bouge, même en descente cassante.
GPS, alti-baro, carto: du solide pour suivre une trace
La précision GNSS tient le cap en forêt et en vallée encaissée. Le multi-système capte vite. Les traces collent aux singles dans 90% des cas. Sur crêtes exposées, pas de zigzag massif. Le verrouillage satellite est rapide au départ. L’altimètre baro suit le D+ sans escalier. Les micro-variations sont bien lissées. En montée régulière, le cumul grimpe proprement. Sur descente longue, pas de dérive absurde.
La carte offline est le vrai plus. On charge les tuiles et la trace avant de partir. La lisibilité est bonne grâce aux couleurs nettes. Le zoom par couronne évite de s’énerver. Le fil d’Ariane reste lisible même en mouvement. Les alertes de sortie de trace tombent vite. On voit tout de suite l’erreur à un carrefour. Avec Komoot, le turn-by-turn est fluide. Pas de routage dynamique sur la montre. On assume la trace que l’on a préparée. Pour un ultra balisé, ça suffit. Pour une reco complexe, on reste concentré.
Cardio et dynamique
Le cardio optique s’en sort bien en endurance et en rando-course. Sur fractionné sec, il prend une à deux secondes de retard au pic d’effort. Rien d’inhabituel. Avec une ceinture, les courbes deviennent chirurgicales. Les métriques de charge sont lisibles. On sait si on pousse trop entre deux sorties. La variabilité de la FC donne une tendance de récupération. Pas d’usine à gaz. On lit, on agit.
Suunto Race S: plus grande, autonomie plus longue, même carto AMOLED.
Garmin Forerunner 265: écran AMOLED, écosystème riche, pas de carto complète native.
COROS Apex 2 Pro: autonomie costaude, carto basique, interface plus austère.
Le mode trail est bien calibré. Pause auto pas trop nerveuse. Les laps manuels répondent instantanément. Le profil course route reste propre pour les séances sur piste. Les données s’organisent clair. On ne perd pas de temps à scroller. En descente technique, un coup d’œil suffit. Ça compte quand le cerveau est déjà plein.
Autonomie, quotidien, écosystème: le compromis du format S
Le format compact coûte en batterie. L’AMOLED est gourmand si on le laisse allumé. En usage mixte avec 4 à 5 séances, notifications actives et quelques heures de navigation, la Suunto Race S tient la semaine si on gère l’écran. En mode GPS éco, on peut viser du long. En multi-bande et carto active, l’autonomie descend. Rien d’illogique. La grande Race reste la reine des ultras non stop. La S vise l’entraînement régulier et les formats jusqu’au trail long bien géré. Au quotidien, les données de sommeil sont lisibles. Les tendances de récupération sont cohérentes. Le widget Ressources donne un bon ressenti global. Les pas et l’activité ne saturent pas l’écran. La montre ne se transforme pas en smartphone. C’est sobre. L’appli Suunto reste claire. On synchronise vite. La création d’itinéraires est simple. L’export GPX se fait sans prise de tête. L’intégration Strava et Komoot fonctionne. On retrouve ses segments après coup, pas en live. Ce n’est pas la philosophie du produit.
En entretien et en terrain sale
La montre se rince bien après boue et pluie. Les trous du bracelet ne retiennent pas trop la poussière. Les boutons gardent leur clic. La couronne ne prend pas de jeu. Les vibrations restent nettes après plusieurs sorties humides. L’écran ne sature pas d’empreintes. Un essuyage rapide suffit. Sur peau mouillée, le capteur cardio garde un signal utilisable en endurance. Pour les séances explosives, je reste partisan de la ceinture.
Niveau stabilité, aucun crash. Les enregistrements se synchronisent sans perte. Les segments de trace difficiles se recollent vite après une coupure. Les alertes vibrent bien au poignet même sous veste. Au ravito, l’écran réveille vite pour relancer l’enregistrement. Les champs de données restent visibles avec gel hydroalcoolique sur les doigts. Détail bête, mais quand on alterne gants et ravito, ça compte. Pour qui hésite avec une montre plus lourde, la Race S apporte un vrai confort. Elle tient mieux quand ça tabasse. Elle gêne moins sur longue durée. On perd un peu d’endurance énergétique, mais on gagne en portabilité. Si votre terrain ce sont les 20 à 60 km bien pentus, vous ne verrez pas le fond de la batterie en gérant l’affichage. Pour les ultras de montagne non-stop, la grande Race ou une Vertical gardera l’avantage.
La Suunto Race S coche les cases du trail moderne: carto offline, GNSS solide, alti-baro propre, interface claire. Elle enlève du poids et du volume sans sabrer l’essentiel. Le prix se justifie si vous voulez l’AMOLED et la navigation lisible en toute condition. Les concessions sont connues: autonomie moindre en mode gourmand, pas de musique, pas de routage à la volée. Si ça colle à votre usage, c’est un choix sûr pour l’entraînement sérieux et les courses jusqu’au long. Pour l’ultra de 30 heures, regardez plus grand. Pour tout le reste, la Race S fait le job et le fait bien.
