Cardio optique vs ceinture HRM : qui tient la cadence en trail extrême ?
Première montée raide, souffle court, cailloux qui roulent. La montre affiche 142 bpm alors que les cuisses brûlent. Tu sais que ça tape plus fort. Le cardio optique a pris du retard avec les vibrations et la sueur froide. Classique. En trail, la précision n’est pas un luxe. Elle guide l’allure, l’alimentation, le pacing de nuit quand la lucidité vacille. Les capteurs optiques progressent. Diodes plus puissantes, algos plus futés, détection multi-longueurs d’onde. Sur route lisse, c’est bluffant. Mais le trail malmène les signaux. À l’inverse, une ceinture thoracique HRM lit l’impulsion électrique à la source. Moins sensible au mouvement, plus réactive sur les à-coups. La vraie question n’est pas “qui gagne”, mais “dans quelles conditions chacun tient son rôle sans te trahir”.
Capteur optique au poignet : meilleurs qu’hier, encore sensibles au terrain cassant
Le capteur optique lit le flux sanguin sous la peau grâce à la lumière. Ça marche bien quand tout est stable. Sur piste, en footing régulier, la courbe colle souvent à une ceinture. En trail, c’est une autre histoire. Les descentes secouent, les bâtons crispent l’avant-bras, les appuis latéraux tordent le poignet. Chaque micro-choc parasite la lecture et l’algorithme lisse pour éviter les pics fantômes. Résultat, une latence sur les relances et parfois des plafonds qui traînent. Le froid coupe la perfusion périphérique. En crête ventée, doigts gelés, la peau pâlit, le signal faiblit. Les montres récentes compensent mieux grâce aux LED rouges et infrarouges, mais ça ne fait pas de miracle quand la vasoconstriction est réelle. Les peaux sèches, les tatouages foncés et les bracelets lâches aggravent le problème. Trop serrer n’aide pas non plus. Ça gêne, ça glisse avec la sueur, ça re-décale le faisceau. Placement deux doigts au-dessus de l’os, bracelet propre, c’est le minimum. Sur les changements d’allure, l’optique montre encore ses limites. Sprint court pour passer une rampe, la fréquence cardiaque monte vite. Le poignet suit avec deux à trente secondes de retard selon l’amplitude du mouvement. Sur des intervalles en côte, ça suffit pour te mettre dans le rouge sans t’en rendre compte. Sur un ultra à allure stable, c’est plus tolérant, surtout si tu cherches des tendances plutôt que des valeurs instantanées
Ceinture HRM thoracique : l’étalon quand le dénivelé secoue
La ceinture lit l’activité électrique du cœur. Pas de lumière, pas de peau froide à traverser, moins de dérive mécanique. En montée, la réponse est quasi instantanée. En descente, le signal reste propre malgré les impacts. Pour calibrer tes zones, valider un test terrain, ou gérer une ascension longue à 85 % de FCM, c’est la solution la plus fiable. Il y a des contraintes. Faut humidifier les électrodes. Faut rincer après la sortie. Parfois ça frotte sous un sac bien chargé. L’hiver, la couche de base peut isoler et assécher, d’où un démarrage chaotique. Les modèles récents mémorisent et tamponnent les données si la connexion saute, proposent la variabilité R-R utile pour l’analyse de charge, et tiennent plusieurs mois avec une pile bouton. Sur les ultras, ça ne bronche pas si tu ajustes la tension et que tu utilises un peu de gel conducteur au départ. En sessions techniques, la ceinture garde l’avantage. Relances, marches, pas glissés, tout remonte sans retard notable. Sur piste, c’est carré. En montagne, c’est rassurant. Si tu prépares un objectif où chaque watt compte en côte, elle évite les erreurs d’allure qui coûtent cher à la fin.
Montées, descentes, nuits froides : qui garde la vérité terrain ?
Côte raide à 15 % avec bâtons. L’optique lit une main qui serre, un poignet tendu, des oscillations d’avant-bras. La ceinture lit le cœur et rien d’autre. Tu veux rester sous le seuil et garder du jus pour la dernière bosse, le thoracique enlève le doute. Sur les ultras, quand le mental flanche, la valeur juste évite de te cramer pour dix battements de trop. L’optique peut faire le job si tu grimpes régulier, en cadence, sans sursaut, avec un bracelet bien ajusté et une couche respirante. Descente technique avec marches et pierres. Les impacts brouillent l’optique et créent des dents de scie. Les algos modernes filtrent, mais filtrer veut dire lisser, donc retarder. La ceinture suit l’excitation, détecte la redescente quand tu relâches et reprends de l’oxygène. Si tu travailles la récupération active, la ceinture raconte la réalité au virage près. Intervalles en côte type 6 x 3 min. L’optique montera, mais plus lentement que ton effort réel. Le premier tiers de chaque fraction risque d’être sous-estimé, et la récup surestimée si tu remets les mains sur les cuisses. La ceinture ancre le tempo tout de suite. Sur des blocs tempo en faux plat, l’écart se resserre, l’optique devient suffisamment fiable pour piloter sans drame. Nuit glaciale avec vent et pluie. La perfusion périphérique chute. L’optique perd en amplitude et compense par l’algorithme. Certains modèles basculent sur des LED rouges pour améliorer la profondeur, mais le gain n’efface pas une vasoconstriction marquée. La ceinture, sous la première couche, garde un signal propre. Pour une CCC humide ou un GR20 venté, l’avantage est clair.
Et le brassard optique sur le bras ?
Positionné sur le triceps, le brassard optique profite d’un muscle plus stable et mieux perfusé. C’est souvent le meilleur compromis confort et précision quand tu refuses la ceinture. En trail modéré, il tient la courbe, avec moins de retard que le poignet. En terrain très cassant, la ceinture garde l’avantage, mais l’écart se resserre au point de devenir négligeable pour beaucoup d’entraînements.
Quel setup pour quel objectif ?
Prépa 10-20 km trail roulant. L’optique suffit si tu connais tes sensations et que tu cherches la simplicité. Prépa marathon-trail ou skyrace avec séances rythmées. La ceinture sécurise les intensités et évite les erreurs de pacing. Ultra montagneux. Ceinture pour les grosses séances et les courses clés, optique pour les sorties faciles et le suivi H24. Le bon choix, c’est aussi celui que tu acceptes de porter à chaque sortie. La régularité gagne sur le papier parfait laissé au tiroir.
Optimiser sans te compliquer la vie
Porte la montre au-dessus de l’os, propre et sèche avant de partir. Évite le jeu entre peau et capteur, mais garde du confort pour les longues sorties. Humidifie la ceinture, rince-la, change l’électrode quand l’élasticité meurt. Mets la ceinture sous la première couche, pas à même une peau glacée dans le vent. Un échauffement progressif aide autant l’optique que le thoracique à se stabiliser. Si ta montre le propose, active le couplage double canal pour sécuriser l’enregistrement. Et garde la même méthode du début à la fin de ta prépa pour des courbes comparables.
Conclusion
Les capteurs optiques ont franchi un cap. En endurance et sur terrain peu chahuté, ils livrent des courbes propres et utiles. Mais la montagne rappelle les règles. Froid, vibrations, appuis changeants, bâtons. La ceinture HRM garde un cran d’avance dès que le terrain se cabre ou que l’allure varie. Si tu joues la précision pour progresser, combine pragmatisme et confort. Optique au quotidien, ceinture pour les séances clés et les courses où tu veux tout contrôler. C’est simple, efficace, et ta courbe cardiaque arrêtera de jouer au yoyo quand la pente grimpe.
